Nous fêtons aujourd’hui la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. L’évangile nous présente un épisode des plus intéressants de la vie familiale de Jésus avec ses parents. C’est d’ailleurs le seul qui nous est rapporté avant qu’il ne quitte sa famille pour aller prêcher sur les routes de Palestine.
Regardons de plus près cette scène de Jésus au Temple pour en tirer une nourriture spirituelle pour aujourd’hui.
I – La scène de Jésus au Temple
Je ne sais si vous êtes comme moi, mais, de prime abord, je suis surpris de cette scène. Ce n’est pas tous les adolescents du temps de Jésus qui se sentaient le goût de rencontrer des gens avertis dans leur foi et des maîtres comme ceux que saint Luc appelle les docteurs de la Loi. Par quels détours Jésus est-il passé pour arriver à cette rencontre ? On peut imaginer divers stratagèmes pour ce faire, mais on ne sait vraiment pas comment Jésus a fait pour se rendre auprès des docteurs de la Loi.
Pour moi, là n'est pas la question. La question importante est plutôt pourquoi cette démarche lui tenait-elle à cœur ? Voilà la question qui m'a intéressé. Pour y répondre j'ai vu un jeune Jésus, un jeune comme les autres, imprégné des usages juifs et de la Parole de Dieu qu’il écoutait tous les sabbats à Nazareth. En passant à l’adolescence. comme la plupart des adolescents, il se posait des questions sur ce qu’il deviendrait. Il connaissait l’histoire de Samuel - racontée dans la première lecture - offert par ses parents au service du Seigneur à sa naissance et qui devint un grand prophète, celle aussi d'autres prophètes comme Isaïe, Ézéchiel ou Jérémie. Lui, Jésus, que deviendrait-il?
Ce cheminement se faisait dans le silence éclairé par la lumière que Dieu avait mise en lui depuis sa naissance. J’imagine que déjà Jésus comprenait qu’il était appelé à une mission spéciale. Et sa réponse à ses parents qui le retrouvent après des jours de recherche en donne l’essentiel : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »
Reconnaissons dans cette réponse que saint Luc met dans la bouche du jeune Jésus la perception et l’affirmation d’un lien particulier avec Dieu, un lien d’intimité et d’union qui se démarque des images d’un Dieu vengeur, culpabilisant ou justicier au profit d’un Dieu proche et miséricordieux comme un père. On voit déjà poindre la figure du père de l’enfant prodigue qui sera au coeur de l'enseignement de Jésus. Et sur la croix une de ses dernières paroles sera adressée à son Père: « Père entre tes mains, je remets mon esprit » (Luc 23, 46).
II – La réaction de Marie et de Joseph
Regardons maintenant Marie et Joseph. Ils sont très près de leur fils. Ils le connaissent bien, mais là ils sont mystifiés en entendant une réponse qu'ils ne comprennent pas. En effet, ils sont de bons parents. Ils sont revenus sur leurs pas pour retrouver leur fils. Ils ne sont pas loin de penser à une fugue. Mais ils découvrent tout autre chose. Un adolescent qui, épris de la Parole de Dieu, a voulu la connaître encore mieux à l’écoute de ceux qui la proclament avec autorité. Et dans le temps qu'il passe avec eux, il se laisse aller à partager ce qu’il en vit. Et ô surprise! les savants sont fascinés par cet adolescent. Ils lui posent leurs questions. Ils écoutent ses réponses.
On peut penser que Jésus, de son côté, est surpris de lui-même. Et c’est dans cette rencontre avec les docteurs de la Loi que saint Luc situe l’éveil messianique de Jésus qui se découvre une vocation qui dépasse le contexte familial habituel. Il entrevoit qu’il est le Fils bien-aimé de Dieu. Cette révélation mûrira pendant de nombreuses années, mais elle ne disparaîtra jamais de son esprit et de sa vie.
Remercions saint Luc de nous avoir gardé le souvenir de cette première irruption de Dieu Père dans la vie de Jésus, une irruption qui laissera de nombreuses traces dans sa prédication plus tard et qu’il mettra au cœur de sa prière et de celle de ses disciples dont nous sommes à qui il dit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. » (Luc 11, 2)
III – Application
Quel lien avec la fête de la Saint Famille pouvons-nous faire à partir de ces considérations ? C’est une bonne question.
Une première réponse pourrait être que dans toute famille la priorité est aux relations entre les personnes, des relations d’intimité et de respect comme on le voit dans cette scène où Marie et Joseph respectent la réponse de Jésus même s'ils ne la comprennent pas encore. La vie de la famille fournit une voie pour aller à Dieu. C’est à l’intérieur de sa famille humaine que le jeune Jésus chemine et qu’il découvre sa mission. Il est respecté dans ses choix et il est aimé par son père et sa mère. Il en est de même encore aujourd'hui pour nos jeunes.
Deuxième réponse : la famille n’est pas exempte de tensions et de moments difficiles parfois, comme les craintes et les peurs qu’ont vécues Marie et Joseph en constatant la disparition de leur fils et en le cherchant jusqu'à Jérusalem. La vie familiale est faite de hauts et de bas. C’est pourquoi, la prière et le dialogue sont une nécessité dans toute vie familiale : les parents avec les enfants, les enfants entre eux, avec d’autres familles lorsque l’occasion se présente.
La troisième réponse nous amène sur le terrain des vocations de chaque personne dans les familles. Il est essentiel que chaque personne dans la famille soit reconnue pour elle-même avec ses qualités et ses limites aussi, qu’elle soit soutenue et surtout qu’elle ne soit jamais dévalorisée par des comparaisons blessantes. La couleur particulière de chaque personne enrichit la famille qui ainsi devient de plus en plus en plus l’image de la richesse de l’amour de Dieu pour ses enfants : « Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes » nous dit la deuxième lecture.
Bien sûr, ces trois réponses présentent un idéal de vie familiale. La réalité concrète est souvent plus contrastée, mais ne laissons pas celle-ci nous enlever le goût de mettre nos efforts pour arriver à une vie familiale sur le modèle de celle de Jésus, Marie et Joseph que l’Église nous invite à célébrer même si nous n’en connaissons pas les circonstances concrètes hormis cet épisode de Jésus au Temple.
Ce n’est pas une raison pour nous priver de l’imaginer et de prier pour que nous soyons de plus en plus comme Jésus « chez notre Père », car Dieu est notre famille.
Conclusion
La fête de la Sainte Famille a été très importante au Québec jusqu’à tout récemment. Elle prenait place au milieu des célébrations familiales du temps des Fêtes et du Jour de l’An. Elle était l’occasion d’échanges et de réjouissances. Les plus anciens s’en rappellent avec joie. Les temps ont changé. Les familles sont parfois éclatées ou sont reconstituées. Cela ne doit pas nous empêcher d’y mettre ce qui est au cœur de toutes nos relations : l’amour.
Que cette Eucharistie qui nous nourrit au Sacrement de l’amour nous en remplisse et que nous devenions pour tous ceux et celles que nous fréquentons des frères et des sœurs, car nous sommes tous et toutes, fils et filles d’un même Père des cieux, appelés enfants de Dieu comme le dit saint Paul.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
21 décembre 2021
Regardons de plus près cette scène de Jésus au Temple pour en tirer une nourriture spirituelle pour aujourd’hui.
I – La scène de Jésus au Temple
Je ne sais si vous êtes comme moi, mais, de prime abord, je suis surpris de cette scène. Ce n’est pas tous les adolescents du temps de Jésus qui se sentaient le goût de rencontrer des gens avertis dans leur foi et des maîtres comme ceux que saint Luc appelle les docteurs de la Loi. Par quels détours Jésus est-il passé pour arriver à cette rencontre ? On peut imaginer divers stratagèmes pour ce faire, mais on ne sait vraiment pas comment Jésus a fait pour se rendre auprès des docteurs de la Loi.
Pour moi, là n'est pas la question. La question importante est plutôt pourquoi cette démarche lui tenait-elle à cœur ? Voilà la question qui m'a intéressé. Pour y répondre j'ai vu un jeune Jésus, un jeune comme les autres, imprégné des usages juifs et de la Parole de Dieu qu’il écoutait tous les sabbats à Nazareth. En passant à l’adolescence. comme la plupart des adolescents, il se posait des questions sur ce qu’il deviendrait. Il connaissait l’histoire de Samuel - racontée dans la première lecture - offert par ses parents au service du Seigneur à sa naissance et qui devint un grand prophète, celle aussi d'autres prophètes comme Isaïe, Ézéchiel ou Jérémie. Lui, Jésus, que deviendrait-il?
Ce cheminement se faisait dans le silence éclairé par la lumière que Dieu avait mise en lui depuis sa naissance. J’imagine que déjà Jésus comprenait qu’il était appelé à une mission spéciale. Et sa réponse à ses parents qui le retrouvent après des jours de recherche en donne l’essentiel : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »
Reconnaissons dans cette réponse que saint Luc met dans la bouche du jeune Jésus la perception et l’affirmation d’un lien particulier avec Dieu, un lien d’intimité et d’union qui se démarque des images d’un Dieu vengeur, culpabilisant ou justicier au profit d’un Dieu proche et miséricordieux comme un père. On voit déjà poindre la figure du père de l’enfant prodigue qui sera au coeur de l'enseignement de Jésus. Et sur la croix une de ses dernières paroles sera adressée à son Père: « Père entre tes mains, je remets mon esprit » (Luc 23, 46).
II – La réaction de Marie et de Joseph
Regardons maintenant Marie et Joseph. Ils sont très près de leur fils. Ils le connaissent bien, mais là ils sont mystifiés en entendant une réponse qu'ils ne comprennent pas. En effet, ils sont de bons parents. Ils sont revenus sur leurs pas pour retrouver leur fils. Ils ne sont pas loin de penser à une fugue. Mais ils découvrent tout autre chose. Un adolescent qui, épris de la Parole de Dieu, a voulu la connaître encore mieux à l’écoute de ceux qui la proclament avec autorité. Et dans le temps qu'il passe avec eux, il se laisse aller à partager ce qu’il en vit. Et ô surprise! les savants sont fascinés par cet adolescent. Ils lui posent leurs questions. Ils écoutent ses réponses.
On peut penser que Jésus, de son côté, est surpris de lui-même. Et c’est dans cette rencontre avec les docteurs de la Loi que saint Luc situe l’éveil messianique de Jésus qui se découvre une vocation qui dépasse le contexte familial habituel. Il entrevoit qu’il est le Fils bien-aimé de Dieu. Cette révélation mûrira pendant de nombreuses années, mais elle ne disparaîtra jamais de son esprit et de sa vie.
Remercions saint Luc de nous avoir gardé le souvenir de cette première irruption de Dieu Père dans la vie de Jésus, une irruption qui laissera de nombreuses traces dans sa prédication plus tard et qu’il mettra au cœur de sa prière et de celle de ses disciples dont nous sommes à qui il dit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. » (Luc 11, 2)
III – Application
Quel lien avec la fête de la Saint Famille pouvons-nous faire à partir de ces considérations ? C’est une bonne question.
Une première réponse pourrait être que dans toute famille la priorité est aux relations entre les personnes, des relations d’intimité et de respect comme on le voit dans cette scène où Marie et Joseph respectent la réponse de Jésus même s'ils ne la comprennent pas encore. La vie de la famille fournit une voie pour aller à Dieu. C’est à l’intérieur de sa famille humaine que le jeune Jésus chemine et qu’il découvre sa mission. Il est respecté dans ses choix et il est aimé par son père et sa mère. Il en est de même encore aujourd'hui pour nos jeunes.
Deuxième réponse : la famille n’est pas exempte de tensions et de moments difficiles parfois, comme les craintes et les peurs qu’ont vécues Marie et Joseph en constatant la disparition de leur fils et en le cherchant jusqu'à Jérusalem. La vie familiale est faite de hauts et de bas. C’est pourquoi, la prière et le dialogue sont une nécessité dans toute vie familiale : les parents avec les enfants, les enfants entre eux, avec d’autres familles lorsque l’occasion se présente.
La troisième réponse nous amène sur le terrain des vocations de chaque personne dans les familles. Il est essentiel que chaque personne dans la famille soit reconnue pour elle-même avec ses qualités et ses limites aussi, qu’elle soit soutenue et surtout qu’elle ne soit jamais dévalorisée par des comparaisons blessantes. La couleur particulière de chaque personne enrichit la famille qui ainsi devient de plus en plus en plus l’image de la richesse de l’amour de Dieu pour ses enfants : « Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes » nous dit la deuxième lecture.
Bien sûr, ces trois réponses présentent un idéal de vie familiale. La réalité concrète est souvent plus contrastée, mais ne laissons pas celle-ci nous enlever le goût de mettre nos efforts pour arriver à une vie familiale sur le modèle de celle de Jésus, Marie et Joseph que l’Église nous invite à célébrer même si nous n’en connaissons pas les circonstances concrètes hormis cet épisode de Jésus au Temple.
Ce n’est pas une raison pour nous priver de l’imaginer et de prier pour que nous soyons de plus en plus comme Jésus « chez notre Père », car Dieu est notre famille.
Conclusion
La fête de la Sainte Famille a été très importante au Québec jusqu’à tout récemment. Elle prenait place au milieu des célébrations familiales du temps des Fêtes et du Jour de l’An. Elle était l’occasion d’échanges et de réjouissances. Les plus anciens s’en rappellent avec joie. Les temps ont changé. Les familles sont parfois éclatées ou sont reconstituées. Cela ne doit pas nous empêcher d’y mettre ce qui est au cœur de toutes nos relations : l’amour.
Que cette Eucharistie qui nous nourrit au Sacrement de l’amour nous en remplisse et que nous devenions pour tous ceux et celles que nous fréquentons des frères et des sœurs, car nous sommes tous et toutes, fils et filles d’un même Père des cieux, appelés enfants de Dieu comme le dit saint Paul.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
21 décembre 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Samuel demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie » (1 S 1, 20-22.24-28)
Lecture du premier livre de Samuel
Elcana s’unit à Anne sa femme,
et le Seigneur se souvint d’elle.
Anne conçut
et, le temps venu, elle enfanta un fils ;
elle lui donna le nom de Samuel (c’est-à-dire : Dieu exauce)
car, disait-elle,
« Je l’ai demandé au Seigneur. »
Elcana, son mari, monta au sanctuaire
avec toute sa famille
pour offrir au Seigneur le sacrifice annuel
et s’acquitter du vœu pour la naissance de l’enfant.
Mais Anne n’y monta pas.
Elle dit à son mari :
« Quand l’enfant sera sevré,
je l’emmènerai :
il sera présenté au Seigneur,
et il restera là pour toujours. »
Lorsque Samuel fut sevré,
Anne, sa mère, le conduisit à la maison du Seigneur, à Silo ;
l’enfant était encore tout jeune.
Anne avait pris avec elle un taureau de trois ans,
un sac de farine et une outre de vin.
On offrit le taureau en sacrifice,
et on amena l’enfant au prêtre Éli.
Anne lui dit alors :
« Écoute-moi, mon seigneur, je t’en prie !
Aussi vrai que tu es vivant,
je suis cette femme qui se tenait ici près de toi
pour prier le Seigneur.
C’est pour obtenir cet enfant que je priais,
et le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande.
À mon tour je le donne au Seigneur pour qu’il en dispose.
Il demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie. »
Alors ils se prosternèrent devant le Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 83 (84), 2-3, 5-6, 9-10)
R/ Heureux les habitants de ta maison, Seigneur ! (Ps 83, 5a)
De quel amour sont aimées tes demeures,
Seigneur, Dieu de l’univers.
Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur ;
mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant !
Heureux les habitants de ta maison :
ils pourront te chanter encore !
Heureux les hommes dont tu es la force :
des chemins s’ouvrent dans leur cœur !
Seigneur, Dieu de l’univers, entends ma prière ;
écoute, Dieu de Jacob.
Dieu, vois notre bouclier,
regarde le visage de ton messie.
DEUXIÈME LECTURE
« Nous sommes appelés enfants de Dieu – et nous le sommes » (1 Jn 3, 1-2.21-24)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
voyez quel grand amour nous a donné le Père
pour que nous soyons appelés enfants de Dieu
– et nous le sommes.
Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas :
c’est qu’il n’a pas connu Dieu.
Bien-aimés,
dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu,
mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté.
Nous le savons : quand cela sera manifesté,
nous lui serons semblables
car nous le verrons tel qu’il est.
Bien-aimés,
si notre cœur ne nous accuse pas,
nous avons de l’assurance devant Dieu.
Quoi que nous demandions à Dieu,
nous le recevons de lui,
parce que nous gardons ses commandements,
et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux.
Or, voici son commandement :
mettre notre foi
dans le nom de son Fils Jésus Christ,
et nous aimer les uns les autres
comme il nous l’a commandé.
Celui qui garde ses commandements
demeure en Dieu,
et Dieu en lui ;
et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous,
puisqu’il nous a donné part à son Esprit.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi » (Lc 2, 41-52)
Alléluia. Alléluia.
Seigneur, ouvre notre cœur
pour nous rendre attentifs aux paroles de ton Fils.
Alléluia. (cf. Ac 16, 14b)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem
pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans,
ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient,
le jeune Jésus resta à Jérusalem
à l’insu de ses parents.
Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem,
en continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,
et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme ton père et moi,
nous avons souffert en te cherchant ! »
Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas
qu’il me faut être chez mon Père ? »
Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,
et il leur était soumis.
Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce,
devant Dieu et devant les hommes.
– Acclamons la Parole de Dieu.
PREMIÈRE LECTURE
« Samuel demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie » (1 S 1, 20-22.24-28)
Lecture du premier livre de Samuel
Elcana s’unit à Anne sa femme,
et le Seigneur se souvint d’elle.
Anne conçut
et, le temps venu, elle enfanta un fils ;
elle lui donna le nom de Samuel (c’est-à-dire : Dieu exauce)
car, disait-elle,
« Je l’ai demandé au Seigneur. »
Elcana, son mari, monta au sanctuaire
avec toute sa famille
pour offrir au Seigneur le sacrifice annuel
et s’acquitter du vœu pour la naissance de l’enfant.
Mais Anne n’y monta pas.
Elle dit à son mari :
« Quand l’enfant sera sevré,
je l’emmènerai :
il sera présenté au Seigneur,
et il restera là pour toujours. »
Lorsque Samuel fut sevré,
Anne, sa mère, le conduisit à la maison du Seigneur, à Silo ;
l’enfant était encore tout jeune.
Anne avait pris avec elle un taureau de trois ans,
un sac de farine et une outre de vin.
On offrit le taureau en sacrifice,
et on amena l’enfant au prêtre Éli.
Anne lui dit alors :
« Écoute-moi, mon seigneur, je t’en prie !
Aussi vrai que tu es vivant,
je suis cette femme qui se tenait ici près de toi
pour prier le Seigneur.
C’est pour obtenir cet enfant que je priais,
et le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande.
À mon tour je le donne au Seigneur pour qu’il en dispose.
Il demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie. »
Alors ils se prosternèrent devant le Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 83 (84), 2-3, 5-6, 9-10)
R/ Heureux les habitants de ta maison, Seigneur ! (Ps 83, 5a)
De quel amour sont aimées tes demeures,
Seigneur, Dieu de l’univers.
Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur ;
mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant !
Heureux les habitants de ta maison :
ils pourront te chanter encore !
Heureux les hommes dont tu es la force :
des chemins s’ouvrent dans leur cœur !
Seigneur, Dieu de l’univers, entends ma prière ;
écoute, Dieu de Jacob.
Dieu, vois notre bouclier,
regarde le visage de ton messie.
DEUXIÈME LECTURE
« Nous sommes appelés enfants de Dieu – et nous le sommes » (1 Jn 3, 1-2.21-24)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
voyez quel grand amour nous a donné le Père
pour que nous soyons appelés enfants de Dieu
– et nous le sommes.
Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas :
c’est qu’il n’a pas connu Dieu.
Bien-aimés,
dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu,
mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté.
Nous le savons : quand cela sera manifesté,
nous lui serons semblables
car nous le verrons tel qu’il est.
Bien-aimés,
si notre cœur ne nous accuse pas,
nous avons de l’assurance devant Dieu.
Quoi que nous demandions à Dieu,
nous le recevons de lui,
parce que nous gardons ses commandements,
et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux.
Or, voici son commandement :
mettre notre foi
dans le nom de son Fils Jésus Christ,
et nous aimer les uns les autres
comme il nous l’a commandé.
Celui qui garde ses commandements
demeure en Dieu,
et Dieu en lui ;
et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous,
puisqu’il nous a donné part à son Esprit.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi » (Lc 2, 41-52)
Alléluia. Alléluia.
Seigneur, ouvre notre cœur
pour nous rendre attentifs aux paroles de ton Fils.
Alléluia. (cf. Ac 16, 14b)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem
pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans,
ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient,
le jeune Jésus resta à Jérusalem
à l’insu de ses parents.
Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem,
en continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,
et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme ton père et moi,
nous avons souffert en te cherchant ! »
Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas
qu’il me faut être chez mon Père ? »
Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,
et il leur était soumis.
Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce,
devant Dieu et devant les hommes.
– Acclamons la Parole de Dieu.