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Homélie pour la fête de François de Laval en 2010 : « Travaille à l’annonce de l’Évangile, accomplis jusqu’au bout ton ministère »

Homélie pour la fête du Bienheureux François de Laval, premier évêque de Québec et fondateur du Séminaire le 6 mai 2010 en la chapelle du Pavillon Jean-Olivier Briand du Séminaire de Québec par Mgr Gérald C. Lacroix, évêque auxiliaire à Québec.



Mgr Gérald C. Lacroix, évêqueauxiliare à Québec
Mgr Gérald C. Lacroix, évêqueauxiliare à Québec
« Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui doit juger les vivants et les morts, je te le demande solennellement, au nom de sa manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d’instruire » (I Tm 4, 1-2)

Ces mots solennels de Paul à son disciple et ami, Timothée, alors que ce premier est emprisonné au soir d’une vie missionnaire très fructueuse, nous révèlent un cœur de pasteur qui se concentre sur l’essentiel à l’heure de transmettre son testament : « Proclame la Parole ».

C’est ce qu’a fait l’apôtre Paul tout au long de son ministère apostolique. Le cœur du message de l’Évangile, le kérygme. C’est ce que Paul a proclamé avec courage et audace à toutes les personnes qu’il rencontrait. C’est appuyé sur le mystère de la mort et de la résurrection du Christ que les premières communautés chrétiennes ont été fondées.

Mais voilà que l’exhortation solennelle à Timothée va plus loin encore : « Interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d’instruire. »

Une fois le message pascal proclamé, il est nécessaire de faire route avec ces nouvelles communautés, ces nouveaux baptisés; de prendre un langage plus pastoral pour encourager, instruire, corriger, faire avancer, afin que la puissance de l’Évangile reçue se déploie et porte tous ses fruits dans la vie des nouveaux chrétiens et des nouvelles communautés.

Le champ pastoral est aussi un champ missionnaire. L’évangélisateur et le pasteur qu’est saint Paul a suffisamment visité et accompagné les communautés chrétiennes naissantes pour voir de ses propres yeux que le processus de conversion, d’adhésion au Christ et à l’Évangile, est un chemin de toute une vie.

Et il insiste pour que son disciple Timothée, apôtre et pasteur, ne perde jamais de vue les combats permanents et vigoureux qui doivent être menés pour assurer la croissance et l’avenir des communautés chrétiennes qui ont été évangélisées. Il existe toujours le danger que des chrétiens s’éloignent de la vérité, c’est-à-dire de la foi, pour se délecter de récits mythologiques
(cf I Tm 1, 4).

Paul définit l’attitude que devra adopter et développer Timothée devant l’adversité ou les forces hostiles : elle sera de persévérance, sans affolement, dans le travail au service de l’Église.

Donc, travailler à répandre l’Évangile sera à la fois proclamer la Parole, annoncer le Christ mort et ressuscité et aussi vivre la charité pastorale pour que les communautés chrétiennes atteignent la maturité et la solidité dans la foi.

Pas surprenant que cette lecture biblique soit choisie pour la fête de notre cher et bien-aimé premier évêque de Québec, François de Laval.

Lui aussi, tout comme saint Paul, savait exprimer l’urgence et les exigences de la mission : «Soyez tous persuadés qu’étant envoyés pour travailler à la conversion du monde, vous avez l’emploi le plus important qui soit dans l’Église, ce qui vous oblige à être de dignes instruments de Dieu.»

Les attitudes pastorales de notre bienheureux évêque fondateur continuent d’être une inspiration pour nous aujourd’hui.

François de Laval a proclamé la Parole à temps et à contretemps. Il l’a porté partout dans son grand Diocèse avec un zèle apostolique infatigable. Il écrit : « Je me suis appliqué à toutes les fondations sacrées, prêcher, entendre les confessions, administrer le sacrement de confirmation, visiter tous les fidèles confiés à mes soins, mais surtout ceux qui restent à la campagne, qui loin de Québec, ont moins de secours » (ANP 77). « Que les missionnaires se souviennent que la semence de la Parole de Dieu porte ses fruits dans la patience ».

Son souci constant pour la famille, pour les jeunes, pour l’aménagement des communautés chrétiennes, et pour les droits humains, sont autant de lieux où son cœur de pasteur s’est déployé pour vivre la mission qui lui avait été confiée par le Christ et par l’Église.

Sa longue vie pastorale illustre bien ces mots de Paul à Timothée : « Mais toi, en toute chose garde ton bon sens, supporte la souffrance, travaille à l’annonce de l’Évangile, accomplis jusqu’au bout ton ministère » (I Tm 4, 5).

Comme Jésus, le bon pasteur, le vrai berger, François de Laval a donné sa vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 11). Une vie donnée jusqu’au bout, jusqu’au don total et jusqu’à la fin, sans se démentir, sans se reprendre.

Pour nous, rassemblés en ce jour de fête, comment ne pas nous laisser interpeller par la radicalité de son adhésion au Christ, par son zèle durable et continu au service de la mission et par sa vision de croissance de l’Église ?

Peut-il y avoir d’autres chemins fructueux pour l’avenir et la croissance de notre Église que ceux qu’a parcourus François de Laval ?

Tout comme au temps de fondation en terre canadienne, l’Église a toujours besoin d’évangélisateurs et de pasteurs audacieux pour proclamer la Parole et faire route avec les communautés chrétiennes afin qu’elles avancent sur les chemins de vie et de vie en abondance (cf. Jn 10, 10).
À la suite du Christ, bon berger, il y a encore de la place aujourd’hui pour des hommes qui oseront se donner et livrer toute leur vie au service de la grande mission d’annoncer la Bonne Nouvelle et d’être une bonne nouvelle au cœur d’un monde qui, laissé à lui-même, s’égare ou se fait dévorer par des loups qui s’emparent de la vie et la dispersent.

François de Laval, « l’homme de la grande affaire », comme l’exprime ton nom en langue huronne, voit les descendants de tes filles et fils spirituels qui sont ici aujourd’hui, qui foulent cette terre que tu as tant aimée. Cette heure qu’est la nôtre présente de grands défis. Toi, l’homme de la grande affaire, de grands espaces, toi qui as suivi le Christ jusqu’au bout, nous voulons comme toi servir dans la fidélité et la générosité cette portion du Peuple de Dieu qui nous est confiée.
Chers missionnaires, permettez-moi de terminer avec deux paroles, une tirée de la Parole de Dieu et l’autre des écrits de notre cher évêque fondateur. Deux paroles qui nous laissent une invitation à aller plus loin…

Jésus dit : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur » (Jn 10, 16).
François de Laval écrit : « Mais au milieu de toutes ces agitations, nous ne devons pas nous abattre; si les hommes ont du pouvoir pour détruire, la main de Notre Seigneur est infiniment plus puissante pour édifier. Nous n’avons qu’à lui être fidèles et le laisser faire ».

† Gérald Cyprien Lacroix
Évêque auxiliaire à Québec


Mardi 11 Mai 2010
Mgr Gérald C. Lacroix
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