Combien parmi nous penseraient à fêter et à célébrer ensemble pour se rappeler la consécration, la dédicace d'une église... et qui, plus est, d'une église de Rome érigée au IVe siècle par l'Empereur Constantin sur les terrains qu'une riche famille a donnés. Et pourtant le calendrier liturgique nous y invite.
Quelles sont les raisons de cette fête depuis longtemps au calendrier liturgique? On peut avancer que la principale, sans doute, est que cette église est le siège, la cathédrale, de l'Évêque de Rome. C'est le coeur de la communauté des croyants et croyantes qui vivent à Rome autour de leur pasteur, successeur de saint Pierre.
Je note déjà dans ce que je viens de dire comme un mélange, un amalgame, une superposition de réalités. L'une qui me renvoie à l'édifice matériel, à la tradition palpable, je dirais, aux racines visibles, inscrites dans le sol, dans l'espace et dans le temps. L'autre, une réalité elle qui me renvoie à autre chose, à la communauté de foi, à ses risques, à ses solidarités avec le pasteur des brebis...et surtout avec le pasteur des pasteurs : le Seigneur Jésus.
Ainsi, je comprends mieux le choix des textes, la première lecture et l'évangile, qui à première vue est paradoxal.
Le temple d'Ézéchiel ne s'élève plus comme un monument de pierre, mais il s'anime, se transforme en source vive. Ce n'est plus un lieu figé, c'est la source d'une vie qui se répand partout.
Dans l'Évangile, la justification de l'action de Jésus envers les vendeurs du Temple nous rappelle que c'est Jésus dans son obéissance totale au Père, dans son humanité abaissée puis exaltée par le Père qui le ressuscite, qui est la source vraie de la vie des croyants et de l'Église. "Vous êtes le Corsp du Christ" rappellera saint Paul avec force et avec vigueur aux premières communautés chrétiennes. Et c'est tellement vrai.
Dans un société de communication rapide (réseaux sociaux, avion, internet etc.) la mobilité est un atout. Mais n'y a-t-l pas un danger de perdre son enracinement, ses racines?
Célébrer la dédicace d'une église, celle du Latran aujourd'hui, ne pourrait-il pas être la célébration de ceux et celles qui ont transmis l'héritage, mais aussi et surtout l'occasion de revenir à la source vivante de nos assemblées : la présence du Christ mort et ressuscité.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
9 novembre 2015
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Saint Césaire d'Arles dit dans son homélie que nous lisons à l'Office des lectures de ce jour:
"Chaque fois que nous venons à l'Église, nous devons préparer nos âmes pour qu'elles soient telles que nous voulons trouver cette église. Si tu veux trouver une basilique brillante ne souille pas ton âme par la saleté des péchés. Si tu veux que la basilique soit éclairée, et Dieu aussi le veut, que la lumière des bonnes oeuvres brille en toi et celui qui est aux cieux sera glorifié. De même que tu entres dans cette église c'est ainsi que Dieu veut entrer dans ton âme, lui-même l'a dit : 'J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux' ".
Quelles sont les raisons de cette fête depuis longtemps au calendrier liturgique? On peut avancer que la principale, sans doute, est que cette église est le siège, la cathédrale, de l'Évêque de Rome. C'est le coeur de la communauté des croyants et croyantes qui vivent à Rome autour de leur pasteur, successeur de saint Pierre.
Je note déjà dans ce que je viens de dire comme un mélange, un amalgame, une superposition de réalités. L'une qui me renvoie à l'édifice matériel, à la tradition palpable, je dirais, aux racines visibles, inscrites dans le sol, dans l'espace et dans le temps. L'autre, une réalité elle qui me renvoie à autre chose, à la communauté de foi, à ses risques, à ses solidarités avec le pasteur des brebis...et surtout avec le pasteur des pasteurs : le Seigneur Jésus.
Ainsi, je comprends mieux le choix des textes, la première lecture et l'évangile, qui à première vue est paradoxal.
Le temple d'Ézéchiel ne s'élève plus comme un monument de pierre, mais il s'anime, se transforme en source vive. Ce n'est plus un lieu figé, c'est la source d'une vie qui se répand partout.
Dans l'Évangile, la justification de l'action de Jésus envers les vendeurs du Temple nous rappelle que c'est Jésus dans son obéissance totale au Père, dans son humanité abaissée puis exaltée par le Père qui le ressuscite, qui est la source vraie de la vie des croyants et de l'Église. "Vous êtes le Corsp du Christ" rappellera saint Paul avec force et avec vigueur aux premières communautés chrétiennes. Et c'est tellement vrai.
Dans un société de communication rapide (réseaux sociaux, avion, internet etc.) la mobilité est un atout. Mais n'y a-t-l pas un danger de perdre son enracinement, ses racines?
Célébrer la dédicace d'une église, celle du Latran aujourd'hui, ne pourrait-il pas être la célébration de ceux et celles qui ont transmis l'héritage, mais aussi et surtout l'occasion de revenir à la source vivante de nos assemblées : la présence du Christ mort et ressuscité.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
9 novembre 2015
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Saint Césaire d'Arles dit dans son homélie que nous lisons à l'Office des lectures de ce jour:
"Chaque fois que nous venons à l'Église, nous devons préparer nos âmes pour qu'elles soient telles que nous voulons trouver cette église. Si tu veux trouver une basilique brillante ne souille pas ton âme par la saleté des péchés. Si tu veux que la basilique soit éclairée, et Dieu aussi le veut, que la lumière des bonnes oeuvres brille en toi et celui qui est aux cieux sera glorifié. De même que tu entres dans cette église c'est ainsi que Dieu veut entrer dans ton âme, lui-même l'a dit : 'J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux' ".