Crèche de la Chapelle du Lac Poulin faite par madame Bibiane Maheu (Crédits photos H. Giguère)
Vous observerez sûrement ce soir ou demain, à moins que ce ne soit déjà fait, la tradition de l’échange des cadeaux. Chaque famille a sa façon de faire. Chez nous c’est un échange qui se fait autour de l’arbre de Noël. Les cadeaux sont là. Les enfants sont excités. La magie de Noël s’installe.
Eh bien! Ce soir j’aimerais vous distribuer des cadeaux. Vous vous attendez bien que ce ne seront pas des jouets pour les enfants, des bouteilles de vin pour les adultes et que sais-je?
I – Regarder la crèche
Où sont-ils les cadeaux? Regardez la crèche. Vous la voyez. Elle est toute simple. Autour de Jésus, on a ses parents, et un mouton. C’est une toute petite crèche qu’on a ici à la Chapelle du Lac Poulin. Parfois, il y a plus de personnages. S’ajoutent à Marie et Joseph autour de l’Enfant-Jésus des bergers et des moutons, un bœuf et un âne, des rois mages avec leur chameau, des anges et puis, parfois, d’autres personnes comme vous et moi, des artisans, des marchands, des jeunes, des couples, des familles comme dans les crèches napolitaines, allemandes ou provençales.
Hé oui! la crèche n’est pas une monde fermé, elle s’ouvre à tous ceux et celles qui veulent y venir comme vous ce soir et chacun reçoit quelque chose dans cette visite.
Pour les catholiques croyants, et pas seulement sociologiques, comme se présente Denise Bombardier dans un article du Journal de Montréal, Noël est magique parce qu’il leur permet de se dire de belles choses, d’entendre un message d’amour et de paix, mais d'abord et avant tout de se plonger au cœur de ce qu’ils croient.
Permettez-moi de vous faire entrer ce soir dans le mystère du Noël chrétien qui est le mystère de l'Incarnation, malhabilement peut-être, mais avec tout mon cœur. C’est mon cadeau de Noël. Je ne l’ai pas acheté au magasin, je l’ai pris dans les paroles, les textes de la Parole de Dieu que nous venons d’entendre.
II – Des cadeaux imprévus
Écoutons d’abord le prophète Isaïe dans la première lecture : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grand lumière; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre une lumière a resplendi ».
Ce monde où nous sommes souffre beaucoup hélas! Les malheurs ne lui sont pas épargnés : guerres, fléaux, querelles entre pays, dans les familles même. La nature humaine est marquée par le péché. C’est une situation de ténèbres. Et ici, Dieu nous dit par son prophète qu’il n’y a pas lieu de désespérer. Son amour ne se laisse pas arrêter par ces ténèbres, au contraire. Son amour devient une lumière qui dissipe ces ténèbres. Comment? Par un sauveur qui se présente sous les traits d’un enfant. « Oui, un enfant nous est né, un fils nous est donné ». « Voilà ce que fait l’amour invincible du Seigneur de l’univers » commente Isaïe.
Saint Paul dans la deuxième lecture se réjouit de ce que l’annonce du prophète s’est réalisé à la crèche lors de la naissance de Jésus. « La grâce de Dieu qui s’est manifestée pour le salut de l’humanité ». Le Fils de Dieu, le Verbe de Dieu, se fait l’un de nous. Il se fait l’Emmanuel, Dieu-avec-nous. C'est toute la beauté du mystère de l'Incarnation : un Dieu qui se fait pauvre, qui devient l'un de nous, qui se donne. "Le Verbe s'est fait chair". Le Verbe qui était auprès de Dieu et qui est la vraie lumière du monde un jour est venu parmi nous. C'est ce que nous fêtons à Noël : l'amour de Dieu qui s'est manifesté pour notre salut à toutes et à tous, pour nous engendrer comme ses enfants bien-aimés et nous donner de vivre en frères et soeurs du Premier-Né, Jésus son Fils Bien-Aimé.
Voilà! Je ne peux vous faire d’autre cadeau que cette Parole de Dieu. Comme saint Pierre dans les Actes des apôtres au paralytique à la porte du temple, je vous dis « De l’or ou de l’argent, je n’en ai pas à vous donner, mais ce que j’ai, la Parole de Dieu, je vous le donne comme cadeau ce soir » (Actes 3,6).
III- Recevoir les cadeaux de Dieu
Nous sommes donc ici au Lac Poulin un peu comme les bergers dans leurs champs – notre environnement est un peu plus froid cependant- mais comme eux nous entendons cette bonne nouvelle qu’un Sauveur nous est donné. Nous la connaissons certes, mais c’est un cadeau qui mérite d’être regardé à loisir. Il ne suffit pas de le déballer, il nécessite qu’on se l’approprie.
C’est dans le calme de notre cœur qu’il montre toute sa beauté. Alors, nous entendons les anges chanter « Gloire à Dieu et paix aux hommes qu’il aime ». Un cadeau de Noël qui se déballe près de la crèche c’est un cadeau qui remplit de joie, c’est un cadeau qui invite au partage.
Je vous souhaite un Joyeux Noël qui ne soit pas seulement sociologique et culturel, mais qui vous touche le cœur comme cela s’est produit pour les bergers.
Ainsi, nous accueillons cette merveille du Verbe de Dieu qui habite parmi nous, l’Emmanuel, sous les traits d’un enfant emmailloté qui porte le salut du monde. Venons humblement à la crèche. C’est un cadeau des plus beaux et combien nécessaire dans notre monde tourmenté, qui se cherche et qui a besoin de lumière.
Conclusion
Au cours de la messe qui se continue, n’ayons pas peur de regarder s’il y a quelque cadeau particulier pour nous dans la crèche. Je ne serais pas surpris que vous en découvriez un qui vous convient parfaitement : un pardon à faire, un geste de partage, une visite à faire, un don que sais-je. Je vous laisse le soin de le découvrir dans votre cœur avec la grâce de Dieu. Voilà! L’arbre de Noël du Lac Poulin est dépouillé. Prenons le temps de recevoir nos cadeaux, de les intérioriser et de les vivre.
Je reprends en terminant les paroles du pape François lors de l'installation d'une crèche et de l’illumination d'un sapin sur la Place Saint-Pierre à Rome le 19 décembre dernier: « La crèche et le sapin sont porteurs d'un message de lumière, d'amour et d'espérance... Suivons donc celui qui est la lumière véritable pour ne pas nous perdre et refléter cette chaleur lumineuse sur ceux qui sont plongés dans les difficultés de la vie".
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Séminaire de Québec
Le 24 décembre 2014
Eh bien! Ce soir j’aimerais vous distribuer des cadeaux. Vous vous attendez bien que ce ne seront pas des jouets pour les enfants, des bouteilles de vin pour les adultes et que sais-je?
I – Regarder la crèche
Où sont-ils les cadeaux? Regardez la crèche. Vous la voyez. Elle est toute simple. Autour de Jésus, on a ses parents, et un mouton. C’est une toute petite crèche qu’on a ici à la Chapelle du Lac Poulin. Parfois, il y a plus de personnages. S’ajoutent à Marie et Joseph autour de l’Enfant-Jésus des bergers et des moutons, un bœuf et un âne, des rois mages avec leur chameau, des anges et puis, parfois, d’autres personnes comme vous et moi, des artisans, des marchands, des jeunes, des couples, des familles comme dans les crèches napolitaines, allemandes ou provençales.
Hé oui! la crèche n’est pas une monde fermé, elle s’ouvre à tous ceux et celles qui veulent y venir comme vous ce soir et chacun reçoit quelque chose dans cette visite.
Pour les catholiques croyants, et pas seulement sociologiques, comme se présente Denise Bombardier dans un article du Journal de Montréal, Noël est magique parce qu’il leur permet de se dire de belles choses, d’entendre un message d’amour et de paix, mais d'abord et avant tout de se plonger au cœur de ce qu’ils croient.
Permettez-moi de vous faire entrer ce soir dans le mystère du Noël chrétien qui est le mystère de l'Incarnation, malhabilement peut-être, mais avec tout mon cœur. C’est mon cadeau de Noël. Je ne l’ai pas acheté au magasin, je l’ai pris dans les paroles, les textes de la Parole de Dieu que nous venons d’entendre.
II – Des cadeaux imprévus
Écoutons d’abord le prophète Isaïe dans la première lecture : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grand lumière; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre une lumière a resplendi ».
Ce monde où nous sommes souffre beaucoup hélas! Les malheurs ne lui sont pas épargnés : guerres, fléaux, querelles entre pays, dans les familles même. La nature humaine est marquée par le péché. C’est une situation de ténèbres. Et ici, Dieu nous dit par son prophète qu’il n’y a pas lieu de désespérer. Son amour ne se laisse pas arrêter par ces ténèbres, au contraire. Son amour devient une lumière qui dissipe ces ténèbres. Comment? Par un sauveur qui se présente sous les traits d’un enfant. « Oui, un enfant nous est né, un fils nous est donné ». « Voilà ce que fait l’amour invincible du Seigneur de l’univers » commente Isaïe.
Saint Paul dans la deuxième lecture se réjouit de ce que l’annonce du prophète s’est réalisé à la crèche lors de la naissance de Jésus. « La grâce de Dieu qui s’est manifestée pour le salut de l’humanité ». Le Fils de Dieu, le Verbe de Dieu, se fait l’un de nous. Il se fait l’Emmanuel, Dieu-avec-nous. C'est toute la beauté du mystère de l'Incarnation : un Dieu qui se fait pauvre, qui devient l'un de nous, qui se donne. "Le Verbe s'est fait chair". Le Verbe qui était auprès de Dieu et qui est la vraie lumière du monde un jour est venu parmi nous. C'est ce que nous fêtons à Noël : l'amour de Dieu qui s'est manifesté pour notre salut à toutes et à tous, pour nous engendrer comme ses enfants bien-aimés et nous donner de vivre en frères et soeurs du Premier-Né, Jésus son Fils Bien-Aimé.
Voilà! Je ne peux vous faire d’autre cadeau que cette Parole de Dieu. Comme saint Pierre dans les Actes des apôtres au paralytique à la porte du temple, je vous dis « De l’or ou de l’argent, je n’en ai pas à vous donner, mais ce que j’ai, la Parole de Dieu, je vous le donne comme cadeau ce soir » (Actes 3,6).
III- Recevoir les cadeaux de Dieu
Nous sommes donc ici au Lac Poulin un peu comme les bergers dans leurs champs – notre environnement est un peu plus froid cependant- mais comme eux nous entendons cette bonne nouvelle qu’un Sauveur nous est donné. Nous la connaissons certes, mais c’est un cadeau qui mérite d’être regardé à loisir. Il ne suffit pas de le déballer, il nécessite qu’on se l’approprie.
C’est dans le calme de notre cœur qu’il montre toute sa beauté. Alors, nous entendons les anges chanter « Gloire à Dieu et paix aux hommes qu’il aime ». Un cadeau de Noël qui se déballe près de la crèche c’est un cadeau qui remplit de joie, c’est un cadeau qui invite au partage.
Je vous souhaite un Joyeux Noël qui ne soit pas seulement sociologique et culturel, mais qui vous touche le cœur comme cela s’est produit pour les bergers.
Ainsi, nous accueillons cette merveille du Verbe de Dieu qui habite parmi nous, l’Emmanuel, sous les traits d’un enfant emmailloté qui porte le salut du monde. Venons humblement à la crèche. C’est un cadeau des plus beaux et combien nécessaire dans notre monde tourmenté, qui se cherche et qui a besoin de lumière.
Conclusion
Au cours de la messe qui se continue, n’ayons pas peur de regarder s’il y a quelque cadeau particulier pour nous dans la crèche. Je ne serais pas surpris que vous en découvriez un qui vous convient parfaitement : un pardon à faire, un geste de partage, une visite à faire, un don que sais-je. Je vous laisse le soin de le découvrir dans votre cœur avec la grâce de Dieu. Voilà! L’arbre de Noël du Lac Poulin est dépouillé. Prenons le temps de recevoir nos cadeaux, de les intérioriser et de les vivre.
Je reprends en terminant les paroles du pape François lors de l'installation d'une crèche et de l’illumination d'un sapin sur la Place Saint-Pierre à Rome le 19 décembre dernier: « La crèche et le sapin sont porteurs d'un message de lumière, d'amour et d'espérance... Suivons donc celui qui est la lumière véritable pour ne pas nous perdre et refléter cette chaleur lumineuse sur ceux qui sont plongés dans les difficultés de la vie".
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Séminaire de Québec
Le 24 décembre 2014
Crèche allemande avec les personnages de la vie quotidienne en la Basilique de l'Abbaye de Steinfeld en Allemagne où est le tombeau de saint Hermann Joseph (1150-1241) (Crédits photo Hermann Giguère)