Vitraux d'Olivier Ferland dans le hall du 6e étage du Pavillon Jean-Olivier Briand
Thème: "Moi aussi, je suis à l’oeuvre". Textes de l'Écriture: Isaïe 49, 8-15; Jn, 5, 17-30.
Le carême de cette année nous présente dans les lectures d’Isaïe l’image du Serviteur. Ce Serviteur a été décrit par les prophètes en de multiples occasions. Dans le texte d’aujourd’hui le prophète Isaïe met dans la bouche de Dieu ces paroles qui s’adressent à lui : « Je t’ai mis à part, je t’ai destiné à être l’homme de mon Alliance avec le peuple… pour dire à ceux qui sont dans les ténèbres ‘Venez à la lumière’ ».
Le carême de cette année nous présente dans les lectures d’Isaïe l’image du Serviteur. Ce Serviteur a été décrit par les prophètes en de multiples occasions. Dans le texte d’aujourd’hui le prophète Isaïe met dans la bouche de Dieu ces paroles qui s’adressent à lui : « Je t’ai mis à part, je t’ai destiné à être l’homme de mon Alliance avec le peuple… pour dire à ceux qui sont dans les ténèbres ‘Venez à la lumière’ ».
I - Jésus, Icône et Messager de la tendresse de Dieu
Ces paroles introduisent bien la méditation de l’évangile de Jean qui suit. Cette méditation se situe après la guérison du paralysé à la piscine de Bethzatha et après la discussion avec le Juifs sur le sabbat.
Le prolongement de la méditation de Jean nous amène au coeur de la mission du Serviteur. Et Jésus, avec assurance, l’assume totalement au point où les Juifs lui reprochent non seulement de violer le repos du sabbat, mais de se faire l’égal de Dieu en disant que Dieu est son Père.
Et pourtant, nous sommes bien au coeur de la mission de Jésus qui est ce Serviteur annoncé par les prophètes et par Isaïe, Icône et Messager de la tendresse de Dieu qui prend pitié, qui, comme une mère, ne peut oublier son petit enfant, ne pas le chérir plus que tout.
Dans ce contexte, on comprend mieux le sens de la méditation de Jean dont le point central est le jugement? Qu’est-ce à dire?
II - L’oeuvre du salut toujours en action
Ce terme « jugement » n’a pas beaucoup de résonance spirituelle pour nous, Il nous renvoie spontanément sur la scène judiciaire où les juges prononcent leur sentence ou encore ce mot nous amène sur le terrain du discernement où le jugement fait partie d’une évaluation mesurée et bien pesée des situations vécues.
Ici, le « jugement » nous fait entrer dans un horizon beaucoup plus vaste et beaucoup plus exigeant. Il nous renvoie à cette activité salvifique de Dieu qui provoque la liberté de la personne, à l’irruption de la Parole de Dieu qui attend des auditeurs et des auditrices qui la mettent en pratique.
Cette Parole de salut est toujours à l’oeuvre; « Mon Père, jusqu’à maintenant, est toujours à l’oeuvre et moi aussi, je suis à l’oeuvre. » Selon la tradition rabbinique, il ne faut pas prendre à la lettre ce que dit le livre de la Genèse du repos de Dieu au septième jour après la Création. Si l’activité créatrice de Dieu prend fin alors, son activité de Juge, son oeuvre pour le salut de l’humanité qui est permanente se continue jusqu’à la fin des temps. Ainsi en est-il pour Jésus qui, devant l’aveugle-né juste avant de le guérir, dira : « Tant qu’il fait jour, il me faut travailler aux oeuvres de Celui qui m’a envoyé »(Jn 9, 4). L’oeuvre du salut donné par la tendresse d’un Dieu qui aime l’humanité comme la mère aime son enfant se poursuit toujours.
Jésus ici dans ce passage de l’évangile de Jean nous fait voir qu’il ne le fait pas de Lui-même. C’est le Père qui est la source et le maître de la vie. Le Fils agit avec autorité parce qu’Il est en Dieu, qu’Il est de Dieu. Son intimité et son union à Dieu sont telles qu’Il n’a d’autre volonté que celle du Père.
Comme le Père, Il relève les morts et leur donne vie. Les défunts l’entendront au dernier jour. Mais déjà aujourd’hui, toute personne qui est « morte », qui est emmurée comme dans un tombeau dans sa propre vie limitée, fermée sur elle-même, peut entendre la voix du Fils de Dieu et trouver dans la foi, l’accueil de la parole, la vie véritable qui est ouverture à soi, aux autres et à Dieu.
III - Un « jugement » dérangeant
Voilà le « jugement » dont nous parle l’évangile. Ce « jugement » provient de l’envoi du Fils qui amène les personnes à prendre décision, à se situer vis-à-vis la proposition d’amour et de tendresse de Dieu qui désire faire Alliance non seulement avec la création, la nature et tous les êtres vivants, mais de façon particulière, avec les êtres pensants et aimants que nous sommes dans une échange amoureux où les coeurs de pierre se transforment en coeurs de chair, où la tendresse et l’amour sont au rendez-vous.
C’est pourquoi, Jésus ici nous avertit : « Moi, je ne peux rien faire de moi-même; je rends mon jugement d’après ce que j’entends ». Nous sommes renvoyés à notre décision de croire ou de ne pas croire, de recevoir ou de ne pas recevoir la Parole de salut.
Le temps du Carême est propice à ce « jugement ». Nous sommes amenés par la liturgie à refaire le chemin à la suite du Christ vers l’heure où tout est consommé, à entrer nous aussi dans un abandon confiant à la volonté du Père et à pouvoir dire de plus en plus avec Jésus : « Non pas ma volonté, Père, mais la tienne ».
Conclusion
Qu’en cette fête de l’anniversaire du Séminaire, notre fondateur, le bienheureux François de Laval soit notre guide, lui qui a vécu de façon héroïque cet abandon à la volonté de Dieu qui fut au coeur de son expérience spirituelle et que cette célébration nous fasse expérimenter sacramentellement l’œuvre de Dieu à travers ces gestes et ces signes que nous posons pour la gloire de Dieu
et le salut du monde.
Amen!
Hermann Giguère, prêtre, p.h.
Le 21 mars 2007.
Ces paroles introduisent bien la méditation de l’évangile de Jean qui suit. Cette méditation se situe après la guérison du paralysé à la piscine de Bethzatha et après la discussion avec le Juifs sur le sabbat.
Le prolongement de la méditation de Jean nous amène au coeur de la mission du Serviteur. Et Jésus, avec assurance, l’assume totalement au point où les Juifs lui reprochent non seulement de violer le repos du sabbat, mais de se faire l’égal de Dieu en disant que Dieu est son Père.
Et pourtant, nous sommes bien au coeur de la mission de Jésus qui est ce Serviteur annoncé par les prophètes et par Isaïe, Icône et Messager de la tendresse de Dieu qui prend pitié, qui, comme une mère, ne peut oublier son petit enfant, ne pas le chérir plus que tout.
Dans ce contexte, on comprend mieux le sens de la méditation de Jean dont le point central est le jugement? Qu’est-ce à dire?
II - L’oeuvre du salut toujours en action
Ce terme « jugement » n’a pas beaucoup de résonance spirituelle pour nous, Il nous renvoie spontanément sur la scène judiciaire où les juges prononcent leur sentence ou encore ce mot nous amène sur le terrain du discernement où le jugement fait partie d’une évaluation mesurée et bien pesée des situations vécues.
Ici, le « jugement » nous fait entrer dans un horizon beaucoup plus vaste et beaucoup plus exigeant. Il nous renvoie à cette activité salvifique de Dieu qui provoque la liberté de la personne, à l’irruption de la Parole de Dieu qui attend des auditeurs et des auditrices qui la mettent en pratique.
Cette Parole de salut est toujours à l’oeuvre; « Mon Père, jusqu’à maintenant, est toujours à l’oeuvre et moi aussi, je suis à l’oeuvre. » Selon la tradition rabbinique, il ne faut pas prendre à la lettre ce que dit le livre de la Genèse du repos de Dieu au septième jour après la Création. Si l’activité créatrice de Dieu prend fin alors, son activité de Juge, son oeuvre pour le salut de l’humanité qui est permanente se continue jusqu’à la fin des temps. Ainsi en est-il pour Jésus qui, devant l’aveugle-né juste avant de le guérir, dira : « Tant qu’il fait jour, il me faut travailler aux oeuvres de Celui qui m’a envoyé »(Jn 9, 4). L’oeuvre du salut donné par la tendresse d’un Dieu qui aime l’humanité comme la mère aime son enfant se poursuit toujours.
Jésus ici dans ce passage de l’évangile de Jean nous fait voir qu’il ne le fait pas de Lui-même. C’est le Père qui est la source et le maître de la vie. Le Fils agit avec autorité parce qu’Il est en Dieu, qu’Il est de Dieu. Son intimité et son union à Dieu sont telles qu’Il n’a d’autre volonté que celle du Père.
Comme le Père, Il relève les morts et leur donne vie. Les défunts l’entendront au dernier jour. Mais déjà aujourd’hui, toute personne qui est « morte », qui est emmurée comme dans un tombeau dans sa propre vie limitée, fermée sur elle-même, peut entendre la voix du Fils de Dieu et trouver dans la foi, l’accueil de la parole, la vie véritable qui est ouverture à soi, aux autres et à Dieu.
III - Un « jugement » dérangeant
Voilà le « jugement » dont nous parle l’évangile. Ce « jugement » provient de l’envoi du Fils qui amène les personnes à prendre décision, à se situer vis-à-vis la proposition d’amour et de tendresse de Dieu qui désire faire Alliance non seulement avec la création, la nature et tous les êtres vivants, mais de façon particulière, avec les êtres pensants et aimants que nous sommes dans une échange amoureux où les coeurs de pierre se transforment en coeurs de chair, où la tendresse et l’amour sont au rendez-vous.
C’est pourquoi, Jésus ici nous avertit : « Moi, je ne peux rien faire de moi-même; je rends mon jugement d’après ce que j’entends ». Nous sommes renvoyés à notre décision de croire ou de ne pas croire, de recevoir ou de ne pas recevoir la Parole de salut.
Le temps du Carême est propice à ce « jugement ». Nous sommes amenés par la liturgie à refaire le chemin à la suite du Christ vers l’heure où tout est consommé, à entrer nous aussi dans un abandon confiant à la volonté du Père et à pouvoir dire de plus en plus avec Jésus : « Non pas ma volonté, Père, mais la tienne ».
Conclusion
Qu’en cette fête de l’anniversaire du Séminaire, notre fondateur, le bienheureux François de Laval soit notre guide, lui qui a vécu de façon héroïque cet abandon à la volonté de Dieu qui fut au coeur de son expérience spirituelle et que cette célébration nous fasse expérimenter sacramentellement l’œuvre de Dieu à travers ces gestes et ces signes que nous posons pour la gloire de Dieu
et le salut du monde.
Amen!
Hermann Giguère, prêtre, p.h.
Le 21 mars 2007.